Ici s'achève mon chemin...


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 1935


JANVIER 

Le mardi 15 janvier Gladys, admise au Norwalk State Hospital, fut déclarée définitivement aliénée (schizophrénie paranoïde).

 

Grace McKee poursuivit les démarches nécessaires pour devenir la tutrice de Norma Jeane, sa représentante légale.

Elle apprit qu’en septembre une place se libèrerait à l’orphelinat de Los Angeles.

En attendant, elle s’arrangea pour que des voisins à elle, vivant à l’ouest de Los Angeles (non loin de Highland Avenue), les Giffen, accueillent Norma Jeane.

Harvey Giffen travaillait lui aussi dans l'industrie du cinéma. C'était une famille de classe moyenne, mais qui pouvait offrir une vie confortable et aimante à Norma Jeane.

Grace, prudente, s’était renseignée avant de fixer son choix sur les Giffen ; c’était une famille de trois enfants, qui accueillait d’autres enfants. Il n’y avait aucun risque qu’ils gardent Norma Jeane trop longtemps.

Norma Jeane resta deux mois chez les Giffen.

Ayant comme projet de repartir à la Nouvelle Orléans d’où ils étaient originaires, les Giffen proposèrent d'adopter Norma Jeane et de l'emmener avec eux. Mais Gladys refusa.

 

Parce qu’elle s’occupait de Norma Jeane avec détermination (elle envoyait chaque semaine un rapport aux autorités compétentes), Grace pû demander à la cour d’autoriser Norma Jeane à venir vivre avec elle, après son séjour chez les Giffen.

Elles vivront ensemble chez Grace à Lodi Place, jusqu'en septembre 1935.

Grace demanda à la cour de la  désigner comme seule administratrice des biens de Gladys ( , ). Elle s’était rendue compte que les affaires financières de Gladys devaient être régularisées (pour éviter qu’un homme, se prétendant être le père de Norma Jeane, surgisse de nulle part et ne fasse main basse sur les biens).

Il fallait aussi éviter une éventuelle saisie de l’administration fiscale.

Elle savait que les ventes et les investissements, argent ou biens immobiliers, demandaient un œil vigilant. Elle, au moins, au nom de Norma Jeane, ferait fructifier cet argent qui servirait à l’éducation de l’enfant.

 

MARS

Le lundi 25 mars  Grace déclara sous serment être la candidate idéale  pour être la tutrice de Norma Jeane, après le séjour obligatoire à l'orphelinat.

 

AVRIL

Bilan de la situation financière de Gladys 

- 6.75$ sur son compte en banque

- 210$ en chèques d’assurance non endossés (en cas de perte de travail pour raison de santé)

- un meuble de radio (valeur 25$ dont 15 encore dus au magasin)

- 350$ dus sur l’achat d’une Plymouth (une voiture dont Gladys s’était à peine servie)

- 225$ d’arriérés sur le piano blanc

- 5 000$ de la maison d’Arbol Drive.

PRINTEMPS

Grace rencontra Ervin Silliman Goddard ; les circonstances exactes de leur rencontre sont inconnues, mais une violente passion émergea entre eux.

Il était plus jeune que Grace de dix ans. Originaire du Texas, il était divorcé et père de trois enfants qu’il ne voyait guère.

Son charme, sa cordialité et ses rêves de gloire cinématographique alternaient avec des phases d’indolence qui l’emmenaient au bar le plus proche pour d’interminables entretiens avec les habitués.

Un tel homme ne pouvait qu’être séduit par l’énergie de Grace qu’il trouvait contagieuse, par sa nature passionnée qu’il trouvait gratifiante et par ses encouragements et son adoration qu’il trouvait irrésistibles. Grace s’enticha follement du solide jeune homme, si beau qu’elle le décrivait à tous comme une star de cinéma. D’autant qu’il faisait preuve d’une attention ardente et qu’il n’était pas avare de compliments.

JUIN

Le samedi 1er juin , Norma Jeane fête ses  neuf ans.

Ce jour là, Grace obtint l’entière jouissance de tous les biens de Gladys et l’entière responsabilité quant à leur devenir.

Quelques jours lui suffirent pour ramener la Plymouth à son ancien propriétaire (qui annula la dette de Gladys) et pour vendre le piano (235$ qui revinrent, comme il convenait au magasin).

La maison d’Arbol Street fut vendue et l’hypothèque levée sans pénalité.

Grace établit aussi une liste des choses dont elle comptait obtenir le remboursement, des sommes qu’elle avait dépensé pour l’entretien de Gladys et de Norma Jeane :

- 24$ de salaire d’une infirmière nommée Julia Bennett

- 25$ versés pour l’entretien de Norma Jeane

- 49$ et 30 cents de pension à la maison de repos de Santa Monica (pour le séjour de Gladys en février 1934)

- 43$ et 16 cents pour des vêtements achetés à Norma Jeane.

AOUT

Le samedi 10 août, Grace McKee se maria à Las Vegas () , avec « Doc » Goddard, chez une tante de Grace

(Minnie Willette, sœur d’Emma Atchinson elle-même mère de Grace) qui servit aussi de témoin .

 

Rentrés à Los Angeles, les jeunes mariés  s’installèrent dans un petit bungalow au 6707 Odessa Avenue à Van Nuys 

(), dans San Fernando Valley, de l’autre côté des collines d’Hollywood (,

,,).

Norma Jeane y vécut avec eux, ainsi que Nona, une des filles de Doc qui l’avait suivi en Californie.

Le bungalow était modeste, Grace et Doc ayant des emplois irréguliers et n'ayant ni l’un ni l’autre d’économies.

Le processus voulait que la petite fille passe par un service d'Etat, le temps que les démarches pour que Grace devienne sa tutrice aboutisse.


SEPTEMBRE 

Le vendredi 13 septembre , Grace déposa Norma Jeane à l’orphelinat de Los Angeles, le Los Angeles Orphans Home Society, au 815 North El Centro.

Elle fut inscrite comme le 3 463ème enfant abandonné à l’institut en vingt-cinq années d’existence.

C’était une maison de briques rouges, confortable et spacieuse, qui datait de l’époque coloniale ; mais elle restait néanmoins

un orphelinat (,).

La bâtisse pouvait accueillir entre cinquante et soixante enfants.

Certains petits pensionnaires avaient toujours leurs parents : dans les années 20, un bon tiers d’entre eux étaient des fugueurs ou des gosses des rues « oubliés » par des miséreux ou des immigrants incapables de nourrir une descendance qu’ils n’avaient pas toujours désirée.

Dans les années 30, les parents tombés dans la pauvreté pouvaient demander un hébergement momentané pour leurs enfants. Ceux là, comme Norma Jeane, étaient des hôtes « temporaires ».

Les premières semaines, Norma Jeane se sentit terriblement isolée.

Elle y restera jusqu’en octobre 1936.

A l’orphelinat, la journée commençait à six heures et les enfants rangeaient leur chambre avant de descendre pour le petit déjeuner.

Les filles et les garçons occupaient des ailes séparées du bâtiment. Ils vivaient dans des chambres nettes et bien rangées qu’ils partageaient à quatre, cinq ou six.

Des équipes d’employés s’occupaient des repas et de l’entretien de l’institut, mais, pour développer leur sens des responsabilités, les enfants recevaient cinq ou dix cents par semaine en échange de menus travaux, attribués en fonction de l’âge et de la condition physique de chacun.

Les dirigeants de l’orphelinat, tout en encourageant les enfants à assister à la messe du dimanche, n’imposaient aucune règle religieuse.

Le dossier de Norma Jeane de 1935 la décrivait comme une « fille saine et normale, de bon appétit et de sommeil égal. Elle semble heureuse, ne se plaint pas et dit même aimer sa classe ».

Elle allait à l’école primaire de Vine Street (Vine Elementary) (4th et 5th grade), à cinq minutes de marche de l’orphelinat.

Grace s'est toujours occupée de la petite fille. Le samedi elle emmenait Norma Jeane en promenade, à déjeuner et au cinéma. Elles préféraient les séances de fin d’après-midi où elles pouvaient applaudir les stars. Parmi les films, Norma Jeane vit « Mutiny of the Bounty » (« Les révoltés du Bounty ») avec Clark Gable, qui lui rappelait le sombre moustachu dont la photo avait orné les murs de la maison d’Arbol Street. La séance du samedi avait souvent lieu au Grauman’s Chinese Theater, et Norma Jeane essayait de mettre ses pieds dans les empreintes laissées par les stars sur Hollywood Boulevard.

Avant Noël, elle fit partie des petits orphelins qui visitèrent les studios RKO.

La RKO leur projeta « Blanche-neige et les sept nains » et leur offrit des cadeaux (un petit sautoir en imitation perles) et des friandises (glaces, gâteaux, punch aux fruits) des mains d'acteurs et d'actrices en mal de publicité du genre humanitaire.

De nombreuses années auparavant, sa mère, Gladys, y avait travaillé comme découpeuse de films.  

 

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