MEDICAMENTS
Selon le biographe Donald Spoto la dépendance de Marilyn aux somnifères date du début des années 1954, époque où elle souffrait de troubles du sommeil.
Vers 1950 au début de sa carrière, elle eut probablement recours aux médicaments pour faire face au trac et à l'angoisse qui la submergeaient au moment de tourner.
A partir de 1950, le journaliste Sidney Skolsky, son ami et confident, l'approvisionnait an somnifères et autres médicaments, car son bureau se trouvait dans les locaux du Schwab's Drugstore.
A cette époque, la consommation de barbituriques, amphétamines et narcotiques était chose banale à Hollywood. Il s'agissait d'une activité excitante et risquée, dont les effets à long terme étaient mal connus. L'absorption massive de médicaments a détruit la carrière de nombreuses stars, dont Errol Flynn, Judy Garland et Montgomery Clift.
Marilyn prenait des barbituriques (Nembutal et Amytal (amobarbital)), des hypnotiques et des anti-dépresseurs.
Elle ne prenait pas des médicaments pour se procurer des émotions, mais pour combattre ses insomnies, calmer sa nervosité à fleur de peau et les angoisses qui l'assaillaient.
Quand la spirale fut enclenchée, elle prit de plus en plus de médicaments pour contrer les effets des médicaments précédents et ainsi de suite.
En 1954 quand elle apparut régulièrement en retard et un peu sonnée sur le tournage de « There's No Business Like Show Business », elle était affectée par les effets secondaires de ses somnifères.
Fin 1954 elle quitta Hollywood et ses dangers pour New York, où elle consacra une année à un travail sur elle-même et aux expériences en matière d'art dramatique. Malgré cela, il lui fallait des sédatifs et des barbituriques pour dormir. Elle avalait les médicaments avec du champagne, en espérant que cela lui permettrait de passer une bonne nuit.
Huit ans plus tard, sur le tournage de « Something's Got to Give » elle prenait toujours de Valium avec du champagne, pour surmonter son trac.
Malgré les avertissements sur les dangers de l'abus de médicaments, elle fut incapable d'en réduire sa consommation, exception faite pour de courtes périodes, car ses crises d'insomnie revenaient sans cesse. Son gynécologue Leon Krohn, lui avait conseillé d'arrêter les médicaments et l'alcool si elle voulait avoir des enfants. Elle se sentait terriblement coupable d'avoir provoqué sa deuxième fausse couche par l'absorption excessive d'Amytal.
A la fin des années 50, elle était prise dans une spirale infernale : elle prenait des somnifères pour dormir, puis des médicaments le matin pour la réveiller, et d'autres dans la journée pour lutter contre l'anxiété. Elle n'acceptait pas de rendez-vous avant midi, car il lui fallait la matinée pour chasser l'espèce de gueule de bois qu'engendrait le Nembutal.
Sa dépendance aux barbituriques et aux somnifères augmenta encore au cours du tournage « The Misfits » en 1960. Ses médecins de Los Angeles lui envoyaient des médicaments de plus en plus puissants.
Quand les doses ne furent plus assez fortes, elle persuada ses médecins de lui faire des injections dans des quantités proches de celles utilisées pour une anesthésie.
Le matin elle était dans un tel état de torpeur que son maquilleur, Allan « Whitey » Snyder, commençait à la maquiller dans son lit.
Au cours des dernières années elle consomma de l'hydrate de chloral, connu sous le nom de soporifique « Mickey Finn ». Ralph Greenson le lui prescrivait pour réduire sa dépendance aux barbituriques. Il lui faisait aussi prendre de Dexamyl (un mélange de dexamphétamine et d'amobarbital (une amphétamine combinée à un barbiturique à effet court, un stimulant et un tranquillisant)), rayé de la pharmacopée à cause de la difficulté à trouver le bon équilibre entre les deux substances.
Il remarqua bien qu'elle était totalement dépendante, mais affirma que son intoxication « ne ressemblait pas à l'intoxication habituelle ».
Au cours du dernier mois de sa vie, le Dr Hyman Engelberg lui faisait quotidiennement des injections de « sérum de jeunesse » qui modifiaient son humeur et lui donnaient de l'énergie.
Le 3 août 1962 elle était en possession de deux ordonnances (l'une du Dr Engelberg, l'autre du Dr Seigel) de Nembutal, qu'elle acheta à la pharmacie San Vicente (12025 San Vicente Boulevard).
Le dernier jour de sa vie elle prit certainement deux pilules de phénobarbital et d'hydrate de chloral. On l'aurait vue sur la plage au milieu de l'après-midi, la démarche un peu hésitante et l'élocution difficile.
L'autopsie révéla une dose dix fois supérieures à la moyenne pour le premier médicament, et vingt pour le second.
Les analyses sanguines indiquaient 4.5mg de Nembutal et 8mg d'hydrate de chloral, avec une concentration de 13mg de Nembutal dans le foie.
Les disparités dans ces chiffres ont permis toutes sortes de spéculations sur la mort de Marilyn; on s'est notamment posé la question de savoir si la dose mortelle a été administrée par lavement ou par injection.
La liste des médicaments se trouvant dans la chambre à coucher a également été mis en cause, et certains commentateurs ont suggéré que seule la moitié des médicaments trouvés figurait sur la liste du médecin légiste dans son rapport toxicologique (Librium, Nembutal, hydrate de chloral, Phenergan, et autres sans étiquettes).