GREENSON Ralph
Né Romeo Samuel Greenschpoon.
Date de
naissance : 20
septembre 1911, Brooklyn.
Date de
décès : 24
novembre 1979, Los Angeles ().
Portrait
Adresses
* 1918 : 433 Miller Avenue, Brooklyn, New York.
* 1920 : 399 Miller Avenue, Brooklyn, New York ()
* 1928 : 3915 Highland Avenue, Brooklyn, New York ()
* 1939 : 816 South Ogden Drive, Los Angeles
* 1940 : 859 Wooster Street, Los Angeles ( ,,
* à partir de 1947 : 902 Franklin Street, Santa Monica. Gr 3-2900 (,)
Adresses de son cabinet
* 1940 : 1930 Wilshire Boulevard, Los Angeles
* 1941 : 5410 Wilshire Boulevard, Los Angeles
* à partir de 1956 : 436 North Roxbury Drive, Room 218, Beverly Hills,CR 1-4050 ,
Profession
Psychiatre et psychanalyste.
Membre de la Société psychanalytique de Los Angeles
Membre de l'Association américaine de Psychanalyse.
Membre de l'Association américaine de psychiatrie.
Professeur de psychiatrie
clinique à la faculté de médecine de l'UCLA.
Membre du Conseil médical de
la Reiss-Davis clinic.
Auteur de dizaines de
publications scientifiques.
Histoire
Ses parents, Russes, Joel O. Greenschpoon (16 décembre 1882, Kishinew-28 septembre 1954, Los Angeles)
(,) et Katherine Goldberg (8 avril 1887, Russie-27 juillet 1971, Los
Angeles) () et se sont mariés le 28 septembre 1919 à New York ().
Joel Greenschpoon émigra à New York en décembre 1903, et fut naturalisé citoyen américain le 25 février 1915.
Il était médecin généraliste et habita New York de 1904 à 1922.
D'avril à juin 1922 il séjourna en Uruguay et rendit visite à son frère malade, et en Argentine
pour visiter sa soeur et ses cousins; pour ce faire il déposa une demande de passeport (,
Il émit une demande de passeport le 16 juillet 1924 pour se rendre en Allemagne, Autriche, France
et Angleterre pour "études" (,).
Katherine la mère, pharmacienne de formation, s'occupa de ses enfants. Une femme d'une incroyable énergie, elle créa un environnement empreint de culture yiddish et encouragea ses enfants à pratiquer la musique. Roméo étudia la violon.
Ils eurent 4 enfants :
* les jumeaux Romeo et Juliet (20 septembre 1911, New York-12 décembre 1996, Californie).
* Elizabeth (9 juillet 1914, New York-21 septembre 1991, Santa Barbara, Californie).
Elle épousera l'avocat Milton Rudin avec qui elle aura 3 enfants (-). Violoncelliste de formation, elle fit partie de l'orchestre qui accompagna Frank Sinatra lors de l'enregistrement de
la chanson "Mr Success" de Capitol Records en 1958 (,).
* Irving W (né le 9 janvier 1919, New York)
Du 7 au 17 septembre 1928 : la famille voyagea d'Hambourg (Allemagne) à New York
Du 20 au 29 septembre 1929, il voyagea de Boulogne sur Mer à New York
Il fit ses études à l'école de médecine de la Columbia University de New York.
Un système de quota s'appliquait aux candidats juifs pour les écoles de médecine américaines, et Romi s'inscrivit à l'Université de Berne (Suisse). Il apprit rapidement l'allemand qui était la langue d'instruction. Il étudia à Berne de 1930 to 1934.
A Berne il rencontra sa femme Hildegard (Hildi) Troesch (21 octobre 1913, Berne, Suisse-28 février
2013, Los Angeles) qu'il épousa le 12 juillet 1935 à Los Angeles (,)
(,).
Du 26 juillet au 1er août 1933 il voyagea de Cherbourg à New York
Il fut diplômé en médecine de l'université de Berne en 1934.
En 1935 il débuta une psychanalyse avec le disciple de Freud, Wilhelm Stekel à Vienne (Autriche), et suivit une formation en analyse. A Vienne il devint ami proche d'Anna Freud.1937, il rentra aux Etats-Unis et prit officiellement le nom de Greenson.
1938, il intégra le nouvel Institut Psychoanalytique de Los Angeles où il rencontra Otto Fenichel
()(Hanna Fenichel) qui venait d'arriver. Il suivra une analyse avec lui et celui-ci deviendra son mentor et une source d'inspiration pour Romeo.
A partir de novembre
1942, il commença son service militaire
dans le service de santé, à l'hôpital d'anciens combattants de Canandaigua (New
York).
L'hôpital régional de l'armée
de l'air de Scott Field (Illinois) le libéra de ses obligations militaires,
faisant état d'un incident sérieux survenu à Canandaigua le 13 décembre 1943. Greenson avait déclaré avoir été
blessé à la tête (sans doute suite à une collision) pendant un trajet en
ambulance : temporairement inconscient, il fut atteint d'une légère amnésie.
Depuis cet accident (précisait le rapport), Greenson avait perdu le sens de
l'odorat, souffrait de crises occasionnelles et manifestait une déficience
nerveuse (parfois très marquée) de la partie gauche du visage. Il avait de
mauvais réflexes et une insuffisante coordination du bras droit.
Rendu inapte au service
militaire à l'étranger il fut nommé chef du service de neuropsychiatrie de
l'hôpital de convalescence de l'armée de l'air, à Fort Logan (Colorado). Promu
capitaine, il dirigea ensuite la section spécialisée en « fatigue
opérationnelle ».
1945, il demanda à être libéré de ses obligations
militaires pour exercer la psychiatrie en privé à Los Angeles (lettre du 5 décembre 1945 aux autorités militaires de
Washington). Il s'y trouvait une communauté d'anciens combattants, désireux de
suivre un traitement psychiatrique. Mais il n'obtint pas satisfaction.
1946, rendu à la vie civile, il débuta une seconde analyse avec Frances Deri ().
Il s'installa comme psychiatre à Los Angeles.
1947, il acheta une maison au 902 Franklin Street, à Santa Monica. Il acheta la maison, dont la construction venait de s'achever, à John et Eunice Murray, qui n'avaient pas les moyens de rembourser leur emprunt, pour 16 500$.
29 mai 1956, il voyagea de Zurich à New York ().
Parmi les psychanalystes
agrées et diplômés en médecine qui exerçaient dans le comté de Los Angeles en 1950, figurait le Dr Ralph Greenson, fondateur
d'un groupe freudien connu sous le nom de Société Psychanalytique de Los
Angeles. Ladite société entretenait des liens étroits avec Anna Freud à
Londres et avec ses collègues européens et new-yorkais.
Pendant les années 50, il
avait une clientèle florissante : dans son cabinet de Beverly Hills affluaient
de nombreuses célébrités ainsi que les personnes fortunées de l'ouest du comté.
Il commença à enseigner la psychiatrie à l'école de médecine de l'UCLA en 1953 et passait pour un conférencier populaire auprès des spécialistes comme des profanes. Il était analyste (formateur et contrôleur) de la Société de Psychanalyse de Los Angeles et fut membre à vie de l'American Psychoanalytic Association.
En 1955 il eu une infarctus.
Il fut nommé professeur de psychiatrie à l'UCLA au début des années 60.
En dehors de l'aide qu'il a
pu apporter à sa clientèle privée, il s'était fait au sud de la Californie, une
réputation d'orateur sachant captiver son auditoire.
Comme beaucoup de ses
confrères de l'époque, il comptait beaucoup sur l'utilisation de drogues,
associées à la psychothérapie. Il avait l'habitude de prescrire à ses patients
(personnellement ou par l'intermédiaire de leur médecin traitant) des
barbituriques ou des tranquillisants en vogue. Il cherchait ainsi à soulager
leurs crises et à leur faciliter la vie.
De tous les centres d'intérêt
de Greenson, le poids de la célébrité est celui qui semble avoir le plus compté
pour lui, ainsi que pour les personnalités qu'il soignait.
Il se spécialisa dans le
traitement des stars. Il eut même sa propre expérience de l'écran; il avait
contribué à l'écriture d'un roman où il racontait ses souvenirs de guerre,
roman qui fut porté à l'écran sous le titre de "Capitaine Newman,
médecin" (1946). Gregory Peck en interprétait le rôle principal, et
Greenson gagna 12.5% des recettes brutes.
Dans les années 60 ses patients étaient Peter Lorre, Céleste Holm, Vincente Minelli,Vivien Leigh, Inger Stevens, Frank Sinatra (devenu son patient sur les conseils de son avocat Mickey Rudin, beau -frère de Greenson, après sa tentative de suicide suite à sa séparation d'avec Ava Gardner).
Il rencontra Marilyn en janvier 1960 alors qu'elle tournait "Let's Make Love" à Los Angeles. Ce fut le Dr Marianne Kris, sa psychanalyste à New York qui le lui recommanda.
Pendant la post-production de
ce film, Marilyn alla le voir tous les jours à son cabinet.
Elle lui écrivit lors de son hospitalisation au Columbia Presbyterian Hospital, le 2 mars 1961 (,
La presse fit des
commentaires mitigés sur lui. Bien que personne ne mît en doute son dévouement
vis à vis de Marilyn, ses méthodes étaient peu orthodoxes, et pour certains
biographes, ses motivations étaient fallacieuses. On l'a décrit comme assoiffé
de reconnaissance, ne s'intéressant qu'aux gens célèbres, tendant à vulgariser
les sujets sérieux dans le seul but d'être apprécié et d'attirer l'attention.
Après son retour à Los Angeles, Marilyn effectua des visites quotidiennes au cabinet de Greenson pour obtenir
Ralph Roberts, ami, chauffeur et masseur de Marilyn, l’emmena, pendant la seconde
moitié de 1961 tous les jours pour son
rendez-vous de 16h avec Greenson.
D'un point de vue professionnel,
il avait ses défenseurs et ses adversaires. Il était très prolixe, écrivait des
articles, donnait des conférences et était estimé d'Anna Freud (à une époque il
avait traité son frère, Ernst Freud).
Il préconisait les
traitements psychothérapiques en association avec des médicaments, comme les
barbituriques et les tranquillisants, chose courante à cette époque.
Mais sa façon de mêler ses
patients à sa vie quotidienne fut un aspect particulièrement peu orthodoxe de
sa pratique. Il fit de son foyer une famille de substitution pour Marilyn dans
le seul but de mettre en place de nouvelles approches de la psychanalyse.
Dans l'un de ses articles il
exhorta ses collègues à « s'impliquer émotionnellement dans la vie de leur
patients, s'ils souhaitaient établir une relation thérapeutique digne de
confiance ».
La thèse de Greenson, ainsi
qu'il l'aurait déclaré à sa famille, était que la thérapie traditionnelle
freudienne ne fonctionnait pas avec Marilyn.
Il fallait qu'elle fasse
l'expérience d'une famille traditionnelle et stable, pour être capable d'en
fonder une elle-même. En agissant ainsi, il semble avoir oublié l'une des
règles de base de sa profession : la
nécessité absolue d'une distance critique.
En même temps que lui-même,
il entraînait sa propre famille dans l'expérience.
Octobre 1961, il demanda à Marilyn de renvoyer Ralph Roberts à
New York car elle était très dépendante de lui. Quelques jours après, il lui
envoya Eunice
Murray.
Fin 1961 Marilyn dînait avec les Greenson trois ou quatre fois
par semaine, appelait à toute heure du jour et de la nuit pour des questions
même mineures concernant sa vie et débarquait chez eux quelquefois même la
nuit.
Elle passa son dernier Noël
avec « Romey » comme elle l'appelait (on l'appelait Roméo à la
maison), bien que DiMaggio
ait pris l'avion pour la rejoindre.
Il exerça une influence dans
tous les domaines de la vie de Marilyn, dont la dépendance s'accrut.
Il lui suggéra de se remettre
au travail et la persuada d'accepter le tournage de « Something's Got to Give »,
où il obtint le poste de conseiller spécial de Marilyn.
A sa demande elle engagea
Eunice Murray pour le poste de gouvernante, d'abord dans son appartement de Doheny Drive,
puis au 5th Helena
Drive.
En raison de la tension qui
régnait sur le plateau de « Something's Got to Give », Marilyn lui rendait visite deux fois par jour. Ses rendez-vous furent les
seuls qu'elle n'annula pas pendant une absence de deux semaines sur le
tournage, alors qu'elle souffrait d'une sinusite chronique.
Le 10
mai 1962 Greenson et sa femme quittèrent Los Angeles pour un voyage de
cinq semaines en Israël et en Suisse. Après une période de dépendance complète,
Marilyn se retrouva soudain seule, avec pour unique réconfort des boîtes de
Dexamyl.
Ce fut le moment où les
tensions avec la Fox
atteignirent leur paroxysme, et où Marilyn fut suspendue. Elle rappela
Greenson, celui-ci prit la situation en main et déclara aux dirigeants de la
Fox que Marilyn se préparait à retourner
au travail.
A cette époque Marilyn aurait
confié à ses amis que sa dépendance à l'égard de Greenson l'inquiétait et
qu'elle craignait même qu'elle ne fût néfaste. La façon dont Greenson la
coupait des gens qu'elle aimait la préoccupait également. Ralph Roberts, l'un
des amis de Marilyn contre qui Greenson l'avait mise en garde, confia à Donald Spoto
:
« Elle était
profondément irritée par sa façon de l'utiliser...Il avait essayé de se
débarrasser de la plus grande partie de son entourage, qui était relativement
réduit. Mais lorsqu'il essaya de la mettre en garde contre Joe DiMaggio,
elle commença à reconsidérer toute l'affaire ».
Les circonstances de la mort
de Marilyn sont contradictoires et controversées. Le rôle de Greenson varie
énormément selon les versions.
Le 4
août 1962 il vint la voir chez elle, à sa demande à elle, soit en début
d'après-midi, soit en début de soirée ou les deux. Il aurait pu passer
jusqu'à 19h,
avec une courte interruption, ou bien être resté avec elle pendant deux heures,
jusqu'à 19h, après qu'elle se fut calmée.
Dans sa déclaration à la
police, il dit qu'il rentra chez lui.
Les partisans les plus
extrêmes du complot se demandent s'il est effectivement rentré chez lui.
En début de soirée, il appela
pour savoir si tout allait bien ; Eunice Murray lui répondit que Marilyn
était calme et se reposait dans sa chambre.
Dans sa version, celle qui
fut la base de la version officielle de la mort de Marilyn, il dit que vers 3h
ou 3h30 du matin, Eunice Murray l'appela, car elle avait remarqué de la lumière
dans la chambre de Marilyn et que sa porte était fermée à clé. Greenson arriva
et cassa la fenêtre de la chambre de Marilyn et la trouva morte.
Le Dr Hyman Engelberg arriva pour confirmer
la mort de Marilyn, puis à 4h25, ils appelèrent la police.
Un grand nombre de biographes
de Marilyn considèrent que l'heure de la mort de Marilyn est plus proche de 22h
que de 23h, et que ce laps de temps aurait permis à Greenson d'organiser ou de
participer à la dissimulation des vraies circonstances de sa mort. Certains
suggèrent que Greenson fut involontairement responsable de la mort de Marilyn
en lui ayant prescrit des sédatifs qui agirent avec d'autres que Marilyn avait pris en dehors de son contrôle.
Le 8 août 1962, il assista avec sa famille, à l'enterrement de Marilyn ,
Le 20 août 1962 il écrivit à Marianne Kris, lui disant que Marilyn avait souhaité arrêter sa thérapie. Elle était agaçée quand il n'était pas d'accord avec elle et en colère contre lui. Ils auraient prévu d’en reparler le dimanche matin.
Ce même jour, le Centre de Prévention du Suicide lui envoya son rapport final sur la mort de Marilyn
Dernière créance pour les soins du 1er juillet au 4 août 1962 .
Il partit ensuite pour New
York, suivre une thérapie avec son ami le Docteur Max Shur (ami et médecin de
Freud), qui dura sept ans.
Il revint ensuite à Los
Angeles où il s'installa avec son ami Hyman Engelberg, dans un cabinet au 465
North Roxbury Drive à Beverly Hills.
Il ne reçut plus que quelques patients et se consacra à l'écriture et à l'enseignement.
N'ayant rien publié jusqu'alors, il écrivit son premier ouvrage "The Technique and Practise of Psychoanalysis" qui sortit en 1967.
En 1970 on lui diagnstiqua un trouble de la conduction cardiaque et eut son premier pacemaker.
En 1974 il souffrit d'un AVC qui le laissa aphasique pendant plusieurs semaines.
En 1975 il contribua à la création du Hanna Fenichel Center; ce centre avait été fondé par la San Diego Psychoanalytic Society and Institute en mémoire d'Hanna Fenichel, une psychanalyste connue pour son travail sur le developpement du petit enfant. La philosphie du centre est fondée sur le travail d'éminents professionels ayant travaillé sur le même sujet comme Anna Freud et Ralph Greenson.
Il mourut le 24 novembre 1979 ().Il est enterré au Hillside Memorial Park de Culver City à Los Angeles.
Jusqu'à sa mort Greenson
garda un silence scrupuleux et déontologiquement indiscutable sur les
confidences de ses patients célèbres.
Il se manifesta à une seule
occasion, en 1973, pour contester la version
des événements parus dans la biographie de Norman Mailer.
Il affirma : « Tout lien
entre sa mort et tout événement politique est faux. La version de Mr Mailer est
indigne. Il transforme la vérité, fait des insinuations à propos de sa vie
sexuelle et prétend que ses médecins lui auraient administré des soins non
conformes à la morale. C'est un tissu de mensonges ».
Depuis sa mort cependant, un
certain nombre de lettres et documents ont été mis au jour par les biographes de Marilyn.
Dans une lettre adressée au Dr Marianne Kris, deux semaines après la mort de Marilyn, Greenson écrivit : « J'étais
son thérapeute, le bon père qui ne la décevait pas, qui l'aidait de ses
conseils perspicaces et en tout cas lui apportait sa tendresse. J'étais devenu
la personne la plus importante de sa vie. Je me sentais coupable de l'imposer à
ma propre famille. Il y avait quelque chose d'attachant chez cette fille, nous
l'aimions tous et elle savait être adorable ».