The Seven Year Itch (1955)
Titre français : « Sept ans de réflexion ».
Affiches
« The Seven Year Itch » fut le dernier film que Marilyn tourna pour la Fox sous « l'ancien régime » - contrat très restrictif et salaire pitoyable (pour les standards hollywoodiens).
Cela faisait longtemps qu'elle avait repéré les qualités de cette pièce, qui avait obtenu un grand succès à Broadway.
Marilyn accepta même de jouer dans un film moins attrayant, « There's No Business Like Show Business » (1954), à condition que la Fox achète les droits de la pièce de George Axelrod, pour un montant de 500 000$, dit-on.
Le tournage de « There's No Business Like Show Business » ayant pris du retard, elle dût enchaîner directement avec « The Seven Year Itch », le 10 août 1954.
Billy Wilder et Axelrod avaient alors entièrement récrit le scénario et modifié la fin. Dans la version théâtrale, les personnages deviennent amants, mais dans le film, la vertu l'emporte.
Tom Ewell, qui avait tenu le rôle sur les planches à Broadway, incarne un new-yorkais dont l'imagination s'enflamme au cours d'un long et chaud été, alors que sa femme et son petit garçon sont partis en vacances. L'irruption de sa nouvelle voisine du dessus, une blonde pulpeuse, chamboule son univers.
Ce personnage interprété par Marilyn, est la reine des ingénues : elle met ses dessous au réfrigérateur pour avoir un peu de fraîcheur, reconnaît la musique classique au fait qu'il « n'y ait pas de chant » et arrive à dégager un charme des plus mutins sans même réaliser l'effet qu'elle produit.
Curieusement, dans le film, le personnage de Marilyn n'a pas de nom. Au générique elle est simplement « la fille ». Voici ce que répondit George Axelrod lorsqu'on lui demanda ce que cela signifiait : « Le fait est que je n'ai jamais pu lui trouver un nom qui convienne, qui colle vraiment à la fille que j'avais en tête. »
Dans ce film, Marilyn arbore dix toilettes différentes. Le styliste William Travilla acheva en un seul week-end tous ses croquis préliminaires, y compris celui de la tenue « aérodynamique » que l'on associe depuis si étroitement à l'image de Marilyn : une ample robe d'été écrue, toute plissée, au dos nu. Comme pour beaucoup de costumes, on confectionna plus d'un modèle de cette robe - l'un d'entre eux était exposé au musée Debbie Reynolds, à Las Vegas; un autre faisait partie du legs d'Anna Strasberg et fut mis aux enchères en octobre1999.
Le plan de travail était très serré, or Marilyn, qui avait passé de longues heures sur Lexington Avenue dans la fraîcheur du petit matin, contracta une grave infection pulmonaire qui la cloua au lit et reporta les délais de 35 à 48 jours; le tournage fut achevé le 5 novembre 1954.
La production dépassa le budget de 10%, avec un peu moins de deux millions de $, mais elle rapporta au minimum quatre fois ce montant lors de sa première sortie, battant tous les autres films cet été là.
A New York, pour les séquences en extérieur, il s'agissait autant de faire la promotion du film que de le tourner. L'arrivée de Marilyn dans Big Apple fut un événement médiatique incroyable, avec conférences de presse et interviews minutées. Les attachés de presse dévoilèrent quelques séquences aux journalistes et, le 15 septembre 1954, on dressa des barrières devant le Trans-Lux Theater, au coin de Lexington Avenue et de 52nd Street.
Vers une heure du matin, alors que le tournage devait débuter, plusieurs centaines de photographes se
bousculaient pour prendre place, au milieu d'une foule de 5000 spectateurs au bas mot () (selon l'estimation de Billy Wilder, mais un journal avança le nombre d'un millier environ), qui poussaient des hourras chaque fois (il y eut quinze prises) que la jupe de Marilyn s'envolait : sous l'effet du courant d'air provoqué par un énorme ventilateur installé en dessous d'une grille de métro, la robe dévoilait ses jambes et sa
Le tournage de cette scène (devenue mythique) eut un certain nombre de conséquences. Tout d'abord aucune des prises ne fut utilisable : il y avait trop de bruit, pas assez de liberté de mouvement à cause de la foule, et le ventilateur utilisé ne produisait pas l'effet désiré.
Dans la scène définitive, tournée en studio, à la Fox, Marilyn marche sur une grille, sa jupe se soulève juste au-dessus de ses genoux, et un raccord montre son visage où s'exprime le plaisir d'une brise rafraîchissante par une chaude nuit d'été. Ce n'est là qu'un chaste reflet des photos osées que prirent les hordes de photographes cette nuit-là dans Lexington Avenue, et pourtant il fallut couper l'un des trois plans de la séquence originale pour satisfaire au « Code Hays » définissant strictement ce qui est convenable à l'écran. La scène de la jupe qui s'envole, peut-être la plus célèbre de la carrière de Marilyn, est l'archétype du glamour des années 1950, et c'est la raison pour laquelle elle apparut sous une forme ou une autre dans de nombreux films, des années durant, comme « Tommy » (1975), « Une nuit de réflexion » (1985) et « Pulp Fiction » (1994).
Le tournage eut également lieu dans un brownstone typique de New York, situé au 164 East 61st Street
Mais, à l'époque, la principale répercussion pour Marilyn fut un accès de jalousie de Joe DiMaggio. Sachant peut-être pertinemment qu'il avait tort, il avait accepté que son ami le journaliste Walter Winchell, l'emmène sur les lieux du tournage. Il ne put supporter de voir des milliers de gens déshabiller sa femme du regard des heures d'affilée. De retour au St Regis Hotel, ils eurent une violente querelle. Trois semaines plus tard, la Fox publia un communiqué de presse annonçant que Marilyn et Joe allaient se séparer.
Marilyn tourna les dernières scènes le 9 janvier 1955, alors qu'elle était officiellement suspendue par la Fox pour avoir quitté le studio et monté sa propre société de production.
Après sept ans de collaboration, ce fut le dernier film sur lequel Natasha Lytess conseilla Marilyn.
La première du film, le 1er juin 1955, fut un véritable gala constellé de stars. Pour marquer l'événement, le Loew's State Theater de Time Square reçut une affiche de près de 16 mètres de haut, représentant Marilyn la jupe retroussée, pour la somme de 1500$ environ.
Des plaintes s'étant élevées, il fallut remplacer l'original par une image moins suggestive.
Joe DiMaggio accompagna Marilyn au cinéma (elle affirma aux journalistes : « Nous sommes juste bons amis », mais cela n'empêcha pas la presse de spéculer avec ardeur sur leur réconciliation), où Grace Kelly, Henry Fonda, Margaret Truman, Eddie Fisher, Judy Holliday et Richard Rodgers, entre autres, assistèrent à la projection.
Le film fut le plus gros succès de l'été, générant une recette brute de près de 5 millions de $ et atteignant les sommets de 6 à 15 millions de $ à la fin de sa première sortie, selon les diverses sources d'information. Comme toujours, Marilyn dut attendre pour toucher sa prime de 100 000$ de la Fox, alors que le studio et les co-producteurs, Wilder et Charles Feldman (qui était jusqu'alors l'agent de Marilyn), engrangèrent bien plus d'argent.
Tournage
Chemise de nuit , (plus de photos ici).
Chemisier rose ,, (plus de photos ici).
Scène de la jupe ,, (plus de photos ici).
Scène du bain , (plus de photos ici).
(plus de photos ici).
,,,,-,;,- (plus de photos ici).
Lit ,
Avec Whitey Snyder
Avec Gladys Rasmussen
Hors-tournage
pull manches courtes, col fleuri
-,,,avec DiMaggio et Walter Winchell
avec Gina Lollobrigida
autres
Costumes
Essai des coiffures
Photos publicitaires
haut blanc et short
avec Tom Ewell
robe tigrée
seule
avec Tom Ewell
Première du film, le 1er juin 1955
GENERIQUE
Twentieth Century-Fox, Cinémascope et couleur (DeLuxe)
Durée : 105 minutes.
Date de sortie : 3 juin 1955.
Réalisateur : Billy Wilder
Producteurs
: Charles K. Feldman, Billy Wilder
Scénario
: Billy Wilder et George Axelrod, George Axelrod (pièce originale)
Directeur de la photographie : Milton R. Krasner
Musique : Alfred Newman, Sergueï Rachmaninov (« Deuxième concerto pour piano »)
Costumes : William Travilla
Montage :
Hugh S. Fowler.
INTERPRETES (par ordre d'apparition au générique)
Marilyn Monroe - la fille
Tom Ewell -
Richard Sherman
Evelyn
Keyes - Helen Sherman
Sonny Tufts - Tom MacKenzie
Robert
Strauss - Mr Kruhulik, le concierge
Oskar
Homolka - Dr Brubaker
Marguerite Chapman - Miss Morris, secrétaire
Victor
Moore - plombier
Roxanne - Elaine
Donald Mac
Bride - Mr Brady
Carolyn
Jones - Miss Finch
Butch
Bernard - Ricky Sherman
Doro Merande - serveuse
Dorothy Ford - indienne.
INTERPRETES (n'apparaissant pas au générique)
Ron Nyman - indien
Ralph Sanford - garde-barrière
Mary Young - femme dans la gare.
EQUIPE TECHNIQUE
Saul Bass - conception du générique
George W. Davis - directeur artistique
Leonard Doss - consultant « couleur »
Doane Harrison - producteur associé
Ray Kellogg - effets spéciaux
Charles Lemaire - direction des costumes
Harry M.
Leonard - son
Ben Nye - maquillage
Edward B.
Powell - orchestration
Stuart A. Reiss - décorateur
Joseph E. Rickards - assistant réalisateur
Walter M. Scott - décorateur
Allan « Whitey » Snyder - maquillage de Marilyn, non cité
Helen
Turpin - coiffure
E. Clayton
Ward - son
Lyle R. Wheeler - directeur artistique
Saul Wurtzel - effets « métro ».
SYNOPSIS
Après sept ans de mariage, le new-yorkais Richard Sherman (Tom Ewell) envoie son épouse Helen (Evelyn Keyes) et leur petit garçon Ricky (Butch Bernard) passer les vacances d'été à la campagne.
L'atmosphère se réchauffe considérablement lorsqu'il découvre que l'appartement au-dessus a été loué à « la fille » incarnée par Marilyn, un mannequin qui fait de la publicité à la télé pour un dentifrice et dont la naïveté n'a d'égale que le charme. Il semble impossible d'éviter « la fille » : Sherman la fait entrer dans l'immeuble le jour où elle est bloquée dehors; lorsqu'elle fait tomber par accident un pot de tomates sur son balcon, manquant de le tuer, sa seule réaction est de l'inviter boire un verre chez lui. Son fantasme le reprend tandis qu'il évoque en lui-même les façons de la courtiser. Peu de temps après que la fille lui eut confié qu'elle se sentait en sécurité avec les hommes mariés, il essaie de l'embrasser alors qu'ils jouent un morceau à quatre mains de « Chopsticks », et réussit juste à renverser la banquette du piano. Malgré son humiliation, il ne peut s'empêcher de penser à elle.
Il imagine les conséquences de son acte si elle parlait aux gens de sa tentative de séduction ratée et se met à imaginer sa femme se vengeant en ayant une aventure avec son pire ennemi, un certain Tom MacKenzie (Sonny Tufts).
Sherman trouve le courage d'inviter la fille à dîner et au cinéma - c'est à la sortie que se produit la scène où elle se rafraîchit au-dessus d'une grille de métro, dans un joyeux courant d'air.
Cette fois Sherman n'a pas besoin de manigances pour avoir son baiser : elle lui démontre combien son haleine est fraîche en lui en donnant un gros.
De retour à son appartement, elle est tellement heureuse qu'il ait l'air conditionné qu'elle s'invite chez lui pour la nuit. Sherman se couche sur le divan, et son imagination paranoïaque se déchaîne - peut-être tout cela n'est-il qu'un complot de la fille et du concierge Kruhulik (Robert Strauss) pour le faire chanter?
Le lendemain matin, Sherman - empêtré dans ses fantasmes divers et assailli par le doute sur ses capacités de séduction - reçoit la visite de Tom MacKenzie, à qui Helen a demandé d'aller chercher un jouet oublié par son fils. La jalousie de Sherman, nourrie de ses imaginations récentes, éclate, et il donne ex abrupto un coup de poing à MacKenzie, abasourdi. Finalement Sherman réalise que sa place est auprès de sa femme et de son petit garçon, qu'il part rejoindre, offrant à la fille d'occuper en son absence l'appartement avec l'air conditionné.
RECOMPENSE
Golden Globe
- Meilleur acteur - Comédie musicale/Comédie : Tom Ewell.
NOMINATION
Aux British Academy Awards
- Meilleure actrice étrangère : Marilyn Monroe.
Exhibitor Laurel Awards